vendredi 13 janvier 2012

Cleveland : la résurrection inespérée.

Mettons nous à la place de quelqu'un qui ne connait pas la NBA, et qui regarde les résultats des précédentes saisons de Cleveland. En 2009 et 2010, l'équipe finit première de conférence Est, et atteint la finale de conférence même en 2009. Jusqu'ici tout va bien. Et arrive l'année 2011. Et là, dernière place de conférence. 11 février 2011 : Ils arrêtent leur série de défaites avec une victoire en prolongation et à domicile face aux Clippers (126-119) après 26 défaites consécutives. Un chiffre qui fait peur, d'autant plus que c'est le record du nombre de défaites dans n'importe quel sport aux Etats-Unis. Elle finit l'année avec un bilan de 19 victoires pour 63 défaites. 


Mais rien n'est perdu, l'espoir renaît quand les dirigeants apprennent qu'ils possèdent le premier et le quatrième choix de la Draft 2011. Alors les puristes diront que ce n'est pas une draft mémorable et que le niveau n'est pas très élevé. Qui plus est le premier choix de draft, nommé Kyrie Irving, n'a pas voulu faire ses 3 années d'université avant d'inscrire son nom sur la liste de draft NBA, alors qu'en plus il n'a disputé qu'une dizaine de matchs lors de sa saison à Duke à cause d'une blessure récurrente à l'orteil droit (déchirure du ligament). Tristan Thompson, le 4e choix, est moins "hype" qu'Irving, mais est tout aussi prometteur. Le lock-out s'éternisant, tout le monde désespère de voir jouer un jour les rookies. Mais à partir du 25 décembre, les choses sérieuses commencent.

Et elles commencent par une défaite ! A domicile en plus ! Contre Toronto ! Les stats d'Irving sont plutôt moyennes, puisqu'en 26 minutes de jeu, il score 6 pts et réalise 7 passes décisives. Tristan Thompson fait mieux avec 12 pts et 5 rebonds en 17 minutes de jeu. Mais là encore on a peur que l'équipe de l'Ohio ne fasse guère mieux cette année. Mais il ne faut pas attendre longtemps pour voir la première victoire puisque le match suivant les Cavaliers gagnent à Detroit 105-89. Et là Irving délivre une meilleure prestation avec 14 pts, 7 passes et 4 rebonds et 20 d'évaluation. Les matchs s'additionnent et le rookie plante régulièrement 20 pts ou plus. Après 10 matchs, il tourne à 16.6 pts par match (2ème meilleur marqueur de son équipe !), 5.2 assists et 3.4 rebonds en 26 minutes par match en moyenne. sa dernière prestation est même plus que convaincante avec 26 pts et 6 assists lors de la victoire 101-90 à Phoenix cette nuit. Thompson lui score 7.8 pts et 4 rebonds en 17 minutes. Mais surtout, la confiance que les dirigeants ont dans le meneur de jeu est réelle : il est aligné en starter pour tous les matchs. Un mec comme Ramon Sessions avec plus d'expérience reste sur le banc, lui qui était déjà le back-up de joueurs comme Baron Davis ou Mo Williams. En partance respectivement pour New York et Los Angeles, Sessions espérait peut être une place dans le 5 majeur. Et bien non, le petit jeune de 19 ans s'impose dès sa première année.


Mais au delà de l'intégration fulgurante du rookie, le 5 majeur n'a rien à envier à d'autres équipes : Irving - Casspi - Parker - Jamison - Varejao. D'autant plus que le banc est du même accabit, avec Sessions, Gee, Gibson, Thompson. Le rôle de franchise player est attribué à Jamison en vue de son expérience et de son apport offensif. Le groupe est très homogène et l'entente entre les joueurs est au beau fixe. Actuelle 8e de la conférence Est avec 5 victoires et 5 défaites, on ne voit pas l'équipe se fixer une quelconque pression, et une qualification pour les play-offs serait une preuve que l'équipe, les fans et tout l'Ohio a tourné la page de la rupture qui a fait couler tant d'encre et qui a plongé le club dans les bas fonds de la Ligue. Comme le dit l'adage : "Tout ce qui ne te tue pas te rend plus fort."